Biographie de Jaurès (chronologie) basée sur celle de Madeleine Rebérioux, in Jaurès : La parole et l’acte (Gallimard). Elle est complétée au fur et à mesure de l’évolution du site…
Tout ce qui y apparaît centré, et/ou souligné :
liens vers les textes et articles publiés sur ce site
1859
3 septembre : naissance de Jean Jaurès à Castres.
1876
Jaurès obtient une bourse pour préparer à Paris l’Ecole normale supérieure.
1878
Il est reçu premier à l’Ecole normale supérieure : il découvre pendant trois ans la vie politique parlementaire et républicaine.
1881
Il est reçu troisième à l’agrégation de philosophie et se fait nommer à Albi.
1883
Il obtient un poste à la faculté des lettres de Toulouse.
1885
18 octobre : il est élu député du Tarn sur la liste républicaine départementale.
1886
29 juin : mariage de Jaurès.
1887
21 janvier : premier article dans La Dépêche de Toulouse. Il y collaborera jusqu’en 1914.
1889
Parmi les articles parus cette année-là dans La Petite République (sur la question « réforme et/ou révolution »):
Question de méthode
Parmi les articles parus cette année-là dans La Dépêche :
La concentration capitaliste
La classe moyenne et la question sociale
La laïcité : par légitime défense
22 septembre : candidat dans la circonscription de Castres, il est battu aux législatives et retrouve son poste à Toulouse.
1890
Juillet : élu conseiller municipal de Toulouse. Adjoint à l’instruction publique.
1891
Eté : ayant achevé ses deux thèses, il rédige un texte de 130 pages sur «La Question sociale».
1892
Mars : il soutient ses deux thèses et devient docteur en philosophie.
Un des articles publiés cette année-là dans La Dépêche :
Instruction, morale et laïcité
1893
Elu pour la première fois, le 22 janvier, député de Carmaux, sur la lancée de la grève des mineurs et en acceptant le programme des guesdistes, il est réélu le 20 août aux élections générales qui marquent l’entrée massive des socialistes à la Chambre.
On reproche à Jaurès d’être devenu socialiste par opportunisme. Il répond :
Toujours socialiste et toujours républicain
Il devient un collaborateur régulier de La Petite République socialiste et commence, pour cinq ans, une rubrique de critique littéraire (qu’il signe «Le Liseur») à La Dépêche.
Ces années sont marquées par les suites du « scandale de Panama »
et par les lois scélérates. Plusieurs interventions de Jaurès sont consacrées à ces différents événements et à ce qu’ils révèlent :
L’Etat financier et l’Etat démocratique (Panama et corruption)
Piège grossier (La Dépêche, 25.12.1893)
1894
• Meetings ouvriers, propagande paysanne, y compris à la Chambre, exposés théoriques sur « La Conception de l’histoire » au Quartier latin.
Interventions de Jaurès, autour des mêmes thèmes qu’en 1893 :
Le triomphe de la politique d’affaires
Jaurès contre les lois scélérates (anarchisme et corruption)
Article de Jaurès dans la Revue bleue :
Université et politique
• Juillet : Jaurès tente de faire voter l’impôt sur le revenu. En vain. Ce serait, lui dit-on, l’instrument d’une tyrannie du peuple ! Jaurès répond :
Tyrannie du peuple ou tyrannie du capital ?
• Novembre : Jaurès défend le journaliste Gérault-Richard lors d’un procès qui l’oppose au président de la République Jean Casimir-Perier.
Plaidoirie de Jaurès au procès du Chambard
1895
• Série d’articles théoriques sur la future « Organisation socialiste » dans La Revue Socialiste.
• A l’occasion d’un débat sur le budget de l’armée, Jaurès s’exprime sur la nature guerrière du capitalisme :
Le capitalisme porte en lui la guerre
• Grève, de août à novembre, des verriers de Carmaux, qui prennent Jaurès comme conseiller.
• Dans ces années-là, Jaurès est régulièrement attaqué
par ses opposants, et empêché de rencontrer ses électeurs. Lire :
Les batailles électorales – les violences du pouvoir
1896
• Bataille pour la création de la Verrerie ouvrière d’Albi. Jaurès se rapproche des socialistes «allemanistes».
• Fin juillet, il participe, pour la première fois, à un congrès de l’internationale socialiste, celui de Londres ; il défend les positions socialistes antianarchistes sans en mesurer les conséquences sur le mouvement syndical.
Article de Jaurès sur le colonialisme, dans La Petite République :
Les compétitions coloniales
1897
• Défense des Arméniens à la Chambre.
Discours de Jaurès de 1896 sur
Les massacres d’Arménie
• Affaire Dreyfus : la justice militaire témoigne surtout de la nature maladive de l’armée :
Idole tarée (La Petite République)
• La répression antisocialiste qui vise les mineurs de Carmaux le contraint à renoncer à tenir des réunions dans sa circonscription.
Face à l’éparpillement des socialistes,
Jaurès lance un appel :
Appel à l’unité socialiste
1898
• 22 janvier : il se déclare convaincu de l’innocence du Capitaine Dreyfus.
• 23 janvier : face à ceux qui accusent les socialistes d’être contre les soldats et l’armée, Jaurès publie dans La Lanterne une adresse aux soldats de France :
• 12 février : il dépose au procès Zola.
• 8 mai : il est battu à Carmaux par le marquis de Solages et il refuse, au deuxième tour, une circonscription sûre à Paris.
• 7 Juin : meeting pour l’unité socialiste au Tivoli Vaux-Hall : échec.
• Juin : il commence la rédaction de L’Histoire socialiste de la Révolution Française.
• Août-septembre : il publie dans La Petite République, dont il est devenu codirecteur, les articles qui vont devenir Les Preuves (de l’innocence de Dreyfus).
Un lumineux article dans La Revue de Paris :
Socialisme et liberté
1899
• 22 juin : constitution du gouvernement Waldeck-Rousseau de «défense républicaine». Jaurès approuve le socialiste Millerand d’y entrer.
• Péguy publie un recueil de textes de Jaurès, sous le titre : Action socialiste
• 3-8 décembre congrès socialiste de Japy.
1900
• Une année de mise au point sur des problèmes essentiels : controverse avec Bernstein sur la pensée de Marx, avec Guesde sur les « deux méthodes ».
En novembre, grand discours à Lille, avec Guesde. Un extrait sur
Le principe de la lutte de classe
Autre extrait sur
Les socialistes et l’affaire Dreyfus
• Les guesdistes quittent le Comité général socialiste créé à Japy.
Conférence sur le théâtre comme moyen de lutte sociale :
Le théâtre social
1901
• Mai : constitution du Parti socialiste de France (Guesde et Vaillant), fin des espoirs d’unité.
Début de la publication de L’Histoire socialiste de la France,
dirigée par Jaurès, qui en écrit l’introduction, la conclusion
et les volumes sur la Révolution.
Extrait de l’introduction :
L’Homme, entre Marx et l’Univers
Extrait de la conclusion des volumes sur la Révolution :
Comment juger les révolutionnaires
Extrait de la conclusion générale :
Le bilan social du 19e siècle
• Juillet : première communion de sa fille Madeleine : elle est utilisée contre lui.
Dans un texte publié dans la Petite République :
Jaurès répond aux attaques sur la communion de sa fille
• Décembre : les Cahiers de la Quinzaine (Péguy) publient un volume de ses articles intitulé Etudes socialistes.
Extraits de la préface écrite par Jaurès pour ce volume :
Sur l’évolution révolutionnaire (réformisme et révolution)
Sur : République et socialisme
Deux articles publiés dans le volume :
Le but (du socialisme)
Le socialisme et la vie
1902
• Mars : constitution autour de Jaurès du Parti socialiste français.
• 27 avril : il est réélu à Carmaux ; il en restera le député jusqu’à sa mort.
1903
• 13 janvier : il est élu vice-président de la Chambre et s’investit dans la Délégation des Gauches pour le soutien du « Bloc ».
• juillet : il prononce à Albi le célèbre « Discours à la jeunesse ». Deux extraits :
La République de la démocratie et du suffrage universel
A la jeunesse, face à l’idée socialiste
• Il rouvre l’affaire Dreyfus devant la Chambre.
• Novembre : il dirige l’enquête parlementaire sur les grèves d’Armentières.
Extrait d’un de ses discours aux grévistes :
Le devoir d’un député socialiste
1904
• Janvier : il est battu par un radical, gouverneur de l’Indochine, Paul Doumer, à la vice-présidence de la Chambre.
• 18 avril : premier numéro de L’Humanité.
Editorial du 1er numéro : Notre but : l’humanité
• Ses Discours parlementaires (1885-1894) paraissent avec une préface de lui, considérable.
Extrait de la préface où Jaurès retrace son évolution politique :
C’est toujours la République sociale qui a été mon idéal
Intégralité de cette
Préface aux Discours parlementaires
• Août : congrès de l’internationale socialiste à Amsterdam : les thèses de Jaurès sont battues, mais l’unité est en marche.
Discours, à Castres, où Jaurès parle notamment des liens entre
République, démocratie et laïcité
• Début de la guerre russo-japonaise.
Jaurès et le « péril jaune » (colonialisme et Asie)
1905
• Mars : ouverture de la première grave crise franco-allemande.
L’atmosphère est au nationalisme et au chauvinisme. Jaurès réagit sur :
Le patriotisme – et la préférence nationale !
• 23-26 avril : les socialistes réalisent leur unité au congrès du Globe : naissance de la SFIO.
En 1905, c’est encore la guerre russo-japonaise. Jaurès s’insurge contre
Le patriotisme européen
• Septembre : début de son alliance avec Vaillant.
• Octobre : début de sa collaboration à la Revue de l’enseignement primaire et primaire supérieur.
Un éditorial de l’Humanité :
Nous ne voulons pas que la République soit pour le prolétariat une duperie
• Décembre : vote de la loi de séparation des églises et de l’Etat, en parti son oeuvre.
1906
• Mars : Catastrophe de Courrières (plus de 1000 morts parmi les mineurs).
Editorial de Jaurès, dans L’Humanité, au lendemain de la catastrophe :
Justice !
• 19 mars : Dans son éditorial de l’Humanité, Jaurès évoque les dangers qui guette les grévistes, notamment celui de la violence, prétexte à toutes les répressions.
• juin : à la Chambre, Jaurès répond à Clemenceau sur la question de la violence des ouvriers, toujours mise en avant par le Ministre de l’Intérieur :
Violence patronale, violence ouvrière
• Août : Ouverture pour la CGT d’une « tribune libre » dans L’Humanité.
Une grande ambition pour l’Humanité :
Un journal pour traduire la pensée de la classe ouvrière
Jaurès se représente aux élections législatives. Sa « profession de foi » :
Vers la République sociale
• Hiver 1906-1907 : Grève de Fougères
Editorial de l’Humanité du 30 décembre :
La guerre sociale
1907
• Mars : Anniversaire de la Commune.
Editorial de Jaurès dans L’Humanité :
Hier et demain (de la Commune à la Révolution sociale).
• Juin : Jaurès intervient dans l’agitation des viticulteurs du Midi.
Article de Jaurès dans La Dépêche sur
« Les suffragettes » et les droits des femmes.
• Août : au congrès SFIO de Nancy, puis au congrès de l’internationale à Stuttgart, il se bat pour imposer la priorité à la lutte contre la guerre et appelle, dans ce but, à la grève ouvrière.
Après le congrès de Stuttgart, Jaurès parle aux militants socialistes de Paris
des décisions de l’Internationale. Deux extraits importants :
Le prolétariat contre la guerre
&
Contre la guerre : l’arbitrage ou la révolution !
1908
• Janvier : Il s’insurge, à la Chambre, contre l’aventure marocaine
• Février : il publie La Guerre franco-allemande, 1870-1871.
• Mars : il dénonce, au Maroc, les comportements de la « colonne d’Amade » :
Jaurès contre la politique française au Maroc
• Il soutient la revolution « Jeune Turque ».
Juin 1908. Jaurès consacre un éditorial de l’Humanité à Zola :
Vers l’avenir.
• Octobre : congrès de la SFIO à Toulouse : l’unité et l’hégémonie de Jaurès ne sont plus guère contestées.
Article de Jaurès dans la Revue de l’enseignement primaire et primaire supérieur
sur « Le droit des femmes à l’égalité »
• Novembre : débats à la Chambre autour de la peine de mort.
Discours de Jaurès contre la peine de mort
1909
• 22 juin : mariage de sa fille, Madeleine.
• 14 octobre : Jaurès manifeste, une fois de plus, son courage physique lors de la manifestation contre l’assassinat de Ferrer.
1910
• Mars : il vote pour la loi sur les retraites ouvrières, critiquée par la CGT et par la moitié du groupe parlementaire socialiste.
Extrait du discours de février 1910 au Congrès de la SFIO à Nîmes :
Jaurès et les retraites.
• Juillet : Article sur la République coopérative, dans l’Humanité.
• Octobre : grève générale des cheminots ; Jaurès les soutient contre Briand.
Plusieurs interventions à la Chambre sur la question de l’enseignement et de la laïcité :
L’éducation, un acte de foi en l’autonomie et en la raison
• Décembre, le 10 : dans l’Humanité, grand éditorial de Jaurès consacré à l’Affaire Durand : l’erreur judiciaire.
1911
• Une fois de plus, à la Chambre, Jaurès revient sur la question du Maroc : Contre l’expédition marocaine
• Février : Durand est libre ! titre l’Humanité du 16. Jaurès consacre son éditorial, une dernière fois, à cette affaire, ce « crime de la raison d’Etat capitaliste ».
• Février : Dans l’Humanité du 19, Jaurès défend les services publics et propose une forte synthèse sur « services publics et classe ouvrière« .
• Avril : publication de L’Armée nouvelle.
Extraits de l’Armée nouvelle :
Pourquoi ces hommes acceptent-ils un ordre social qui les broient ? :
La chaîne est au coeur de ces hommes
Lutte pour la paix, arbitrage, etc. :
Contre la guerre, que peuvent les peuples ?
La patrie, les patries de la guerre à la fédération
Patriotisme et internationalisme
• Juillet-octobre : tournée de conférences en Amérique latine.
1912
• A la Chambre, sur la politique coloniale de la France et la civilisation arabe
• Février : Lors du Congrès socialiste réuni à Lyon, Jaurès revient sur la question de la violence ouvrière… provoquée et manipulée par la violence des maîtres :
Violence des pauvres, violence des maîtres.
• Avril : Dans l’Humanité aussi, retour sur ce qui advient au Maroc : L’ordre sanglant
• Guerre des Balkans
Editorial de l’Humanité, au jour de commémoration de la Semaine sanglante de 1871
Rayons et ombres
• Juin : il dénonce le traité de protectorat sur le Maroc :
Jaurès et le Maroc : contre le protectorat (juin 1912)
• 24-25 novembre : il domine le congrès extraordinaire de l’Internationale socialiste à Bâle.
Discours de Jaurès au Congrès de Bâle :
J’appelle les vivants !
1913
• Polémique avec Charles Andler sur la social-démocratie allemande.
• Mars-juin : campagne de masse contre la « loi de trois ans »
• 13 mai : Jaurès rencontre à Berne des parlementaires allemands.
• 25 mai : meeting du Pré-Saint-Gervais. La « loi de trois ans » sera votée en juillet.
En juin, intervention à la Chambre :
Contre la loi de trois ans
• Très violente campagne contre Jaurès.
Début juillet, Jaurès évoque notamment à la Chambre
la politique de réaction et de diversion du Gouvernement :
Un perpétuel appel à l’assassinat
• Parmi les grands articles que Jaurès publie en 1913 dans l’Humanité :
Sous le titre L’Origine, une réflexion sur
Le syndicalisme et le socialisme
1914
• 22 janvier : obsèques de son ami de Pressensé, président de la Ligue des droits de l’homme.
Extraits du discours que Jaurès prononce lors de ces obsèques :
A la jeunesse, poussée vers la guerre
• Les élections législatives (avril-mai) envoient pour la première fois 103 députés socialistes à la Chambre.
• Mai : Jaurès s’exprime sur les conditions – non réunies ! – de la participation de socialistes au Gouvernement :
• 25 juin : assassinat de l’archiduc autrichien François-Ferdinand à Sarajevo.
• 14 juillet : au Congrès SFIO de Paris, Jaurès fait adopter, pour empêcher la guerre et soutenir la politique d’arbitrage, « la grève ouvrière simultanément et internationalement organisée ».
• 18 juillet : dans l’Humanité, article intitulé « Les Furieux » où Jaurès explique justement le principe de la grève générale :
Face à la guerre, la grève générale
• 25 juillet : discours de Vaise (près de Lyon).
• 29 juillet : dernier discours au meeting qui suit la réunion du Bureau socialiste international à Bruxelles.
30 juillet, article de Jaurès dans La Dépêche :
L’oscillation au bord de l’abîme
31 juillet, dernier article de Jaurès, dans L’Humanité :
Sang froid nécessaire
• 31 juillet : assassinat de Jaurès.
Biographie de Jaurès